Retour d'expérience de Sylvie D. le 14 juillet à Paris

29 juillet 2020
Sylvie D. à Paris
Suite à la présence officielle de Familles rurales Loiret, invitée à représenter les Auxiliaires de Vie à travers notre collègue Sylvie D. à la cérémonie officielle du 14 juillet dernier à Paris, nous avons de nouveau sollicité cette dernière pour un retour d’expérience chargé d’émotion.

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13 juillet : cocktail dînatoire au Grand Palais avec le Ministre de la Santé, M. Olivier VERAN

 

Arrivée de bonne heure au Grand Palais, Sylvie a le temps de s’imprégner du contexte : « L'avantage d'arriver tôt, c’est que j'étais dans les premiers invités à passer les contrôles puis la première à passer la porte d'entrée ! J’ai été impressionnée par ce lieu immense. Beaucoup de personnes étaient en groupe. Physiquement, je me suis sentie vraiment seule. Les journalistes étaient là et ont regardé mon badge où il était mentionné "Aide à domicile" : il était très clair que je ne les intéressais pas, car j'ai attendu quand même 1h30 à côté d'eux !

 

Quand le Ministre de la Santé est arrivé, j'ai senti un mouvement de foule derrière moi.

 

Dans son discours de remerciements, il a cité les aides à domicile après les infirmières et aides-soignantes et j'ai eu l'impression qu'il me regardait à ce moment-là : je me suis dit que mon badge avait servi à quelque chose. A la fin du discours, j'ai essayé de l'approcher comme beaucoup de personnes présentes. Malheureusement, jusqu'à la fin, il y avait trop de monde agglutiné autour de lui et il était impossible de s'en approcher en respectant la distanciation. Or mon métier veut que, pour protéger les autres, il faut d'abord se protéger soi-même… Le respect de la distanciation m'a donc empêchée d'atteindre mon objectif. »

 

 

14 juillet : cérémonie officielle pour la Fête nationale, place de la Concorde

 

Après un levé aux aurores, Sylvie, comme tous les autres invités logés dans le même hôtel pour l’occasion, se rend au petit-déjeuner avant de revêtir sa blouse Familles rurales, uniforme brandi comme signe de représentation dans les tribunes : « J’ai mis mon uniforme avec fierté. »

 

Encore une fois, elle arrive très tôt place de la Concorde, où les invités sont répartis par régions : « Je choisis ma place de façon à ne rien louper de cette cérémonie et en face je vois la tribune présidentielle, même si elle est loin vu la taille de la place de la Concorde. 

 

Je regarde tous les préparatifs, la mise en place des militaires, puis enfin ça commence. Le Président n'est pas encore là, ce n'est pas encore la cérémonie proprement dit mais cela est déjà impressionnant. »

 

Puis le Président arrive et passe devant les militaires avant de rejoindre la tribune présidentielle. Une cérémonie chargée d’émotion dont Sylvie gardera sûrement longtemps le souvenir : « Tout a été encore plus confus quand la Marseillaise a été chantée par les militaires, debout dès la première note. Là, toutes les sensations, le stress, les doutes depuis le début de la crise sont remontés. »

 

« A un moment dans les tribunes je me suis sentie toute petite car autour de moi, il y avait entre autres un médecin généraliste qui a comme nous manqué de masques : il a été malade et a fait 9 jours en réa, un médecin réserviste qui était à Mulhouse au plus gros de la crise, une infirmière au cœur de l'épidémie, une bénévole, etc. »

 

Une fois la cérémonie terminée, Sylvie rejoint finalement le bus qui attend les invités pour les ramener à l’hôtel.

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Un bilan plein d’émotion malgré la frustration de ne pas avoir été entendue directement

 

« Depuis la parution de l'article sur le site de Familles rurales, relayé par mes proches, mes collègues, mes amis et d'autres personnes que je ne connais pas, je n'ai que des messages de soutien, de félicitations, de reconnaissance, de toutes régions y compris de celles beaucoup plus touchées par la COVID 19 que nous. Cette notoriété a dépassé ce que j'aurais pu imaginer !

 

Et si la presse nationale ne s'est pas intéressée à nous, on ne peut pas en dire autant au niveau régional : je remercie la République du Centre pour leur article du 14 juillet. »

 

Avant de conclure, humblement : « Le virus est encore présent, nous devons continuer notre rôle et ne pas se relâcher. Je ne sais pas si les aidants comme nous seront mieux reconnus, mais je reste fière de ce métier que je fais et continuerai à le transmettre aux stagiaires que j'accompagne en formation. »